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centrale nucléaire - Page 7

  • Planète vidéo : visites virtuelles dans la zone interdite de Fukushima

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    Namie, ville dans la zone interdite de Fukushima. DR Google StreetView

    Fukushima, zone interdite depuis mars 2011. Que sont devenus les villes, les villages et la campagne abandonnés par les hommes qui ne peuvent plus y vivre, à cause de la radioactivité ? Deux réponses, en images et en vidéos.

    Les images de Google

    Le système de cartographie illustrée StreetView,  du géant américain de l'internet Google, fait visiter une ville fantôme, Namie-machi, située à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima, évacuée depuis deux ans. A Namie, une ville d'autrefois 21.000 habitants, il n'y a plus âme qui vive. Le temps s'y est arrêté, le 11 mars 2011, jour de la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi, que l'on peut apercevoir des toits de la ville. Google y a envoyé ses voitures surmontées de caméras à 360 degrés et grâce à ses images, depuis le 27 mars dernier, il est possible de se promener virtuellement sur Google map, dans une partie de la zone interdite de Fukushima.

    "Memories for the Future"

    centrale nucléaire,fukushima,google streetviewCes images permettent à Google d'étoffer son site « Memories for the Future », qui regroupe de nombreux clichés du Japon pris après les catastrophes de 2011. L'exemple de Nami-machi est particulièrement révélateur des dégâts sur le long terme dans la préfecture de Fukushima : « Avec le danger nucléaire persistant, nous n'avons pu réaliser que des travaux superficiels pendant les deux dernières années » explique le maire de la ville, qui souhaite que les images présentes sur Street View soient vues par le plus grand nombre, pour que puisse être mesurée « la considérable gravité de la situation ».

    Voici une vidéo montée par Lemonde.fr,qui donne un aperçu de ces images qui traduisent le silence de mort qui y règne à Namie.  Surréaliste et angoissant.


    Visite virtuelle dans la zone interdite de... par lemondefr

    La vidéo de Tepco, en direct de la centrale 

    De son côté, Tepco, la compagnie Tokyo Electric Power Company, a installé une caméra qui filme 24 h sur 24 le site de la centrale de Fukushima Daïchi. Encore plus sinistres que celles de Google, ces images sont accessibles en direct sur le site internet que Tepco a ouvert pour Fukushima. Cliquer ICI

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Namie, Futaba District, Fukushima Prefecture, sur Google map : cliquer ICI
    • Le site consacré par Tepco à Fukushima : cliquer ICI


    LIRE AUSSI


  • Fukushima : nouvelles fuites d'eaux hautement radioactives... et nouveaux rats

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    Fukushima : inspection de l’AIEA en avril 2013  Photo AFP

    Fukushima continue d'accumuler les incidents.  Selon le site japonais "Fukushima Diary", de nouvelles fuites d'eaux radioactives se sont produites la semaine dernière sur le site de la centrale. Le réservoir n°2 a perdu 42 m³ d'eaux extrêmement radioactives pendant la nuit du 17 au 18 avril 2013. Et des rats ont à nouveau été découverts dans un transformateur, le lundi 22 avril au matin. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) demande désormais au gestionnaire de la centrale de « revoir sa stratégie ».

    sécurité,fukushima,centrale nucléaire,fuites d'eau radioactive,tepco42 m3 d'eaux radioactives  manquants...

    Un changement significatif de niveau d'eau dans le réservoir n°2 a été observé par Tepco, pendant la nuit du 17 avril 2013 (photo Tepco DR ci-contre). Tepco, qui transvase l'eau extrêmement radioactive de ce réservoir n°2 vers la citerne H2 plus sûre, a dû interrompre cette opération de transvasement le 17 avril à 16 h 57. Elle a repris le 18,  à 9 h 47.  Mais, entre temps, le niveau de l'eau est passé de 707 m³ à 665 m³, et Tepco ne sait pas où sont allés ces 42 m³ manquants.

    sécurité,fukushima,centrale nucléaire,fuites d'eau radioactive,tepco... et le retour des rats

    Par ailleurs, selon l'AFP, Tepco a indiqué hier matin avoir relancé le système de refroidissement de la piscine de combustible usé du réacteur 2 qu'elle avait volontairement stoppé à cause de la découverte de deux rats morts dans un transformateur (photo DR Tepco, ci-contre), lundi, à 10h13 (01h13 GMT) Pour retirer ces corps et contrôler le matériel, il a fallu éteindre les système de refroidissement, à 11h36 (02h36 GMT), pour une durée d'environ trois à quatre heures.  «Après retrait des rats, contrôle du transformateur et confirmation qu'il n'y avait pas d'anomalie, nous avons remis en service le système de refroidissement à 15h48 (06h48 GMT)», a expliqué Tepco dans un communiqué, ajoutant qu'aucun autre problème n'avait été constaté par la suite.

    Eviter d'autres incidents futurs

    L'opérateur de la centrale de Fukushima a présenté,  mercredi 17 avril, un ensemble de mesures pour éviter que les incidents récents, fuites d'eaux radioactives à répétition et pannes électrique, ne se reproduisent dans le complexe atomique ravagé. Il veut éliminer les risques, empêcher les animaux de s'infiltrer dans les équipements et a commencé à transvaser vers des cuves sûres l'eau de réservoirs souterrains défectueux. «Nous avons senti la nécessité d'agir pour éviter que ne se reproduisent des incidents. Bien sûr nous aurions mieux fait de le faire plus tôt, et nous devons accélérer les procédés pour résoudre les lacunes et retards sur place», a déclaré le patron de Tokyo Electric Power (Tepco), Naomi Hirose, lors d'une conférence de presse.

    Précarité des dispositifs

    Le site de Fukushima reste extrêmement vulnérable, à la merci d'un nouveau séisme, mais aussi de dommages causés par l'intrusion d'animaux, comme des rongeurs ou des serpents. Tepco a lancé une campagne de recherche de «faiblesses» dans les équipements électriques pour le refroidissement des réacteurs et du combustible usé stocké dans des piscines de désactivation. Parmi ces failles, figurent notamment les câbles vitaux passant sous des matériels susceptibles de s'effondrer en cas de séisme, des câbles en pelote risquant de chauffer ou encore des trous par lesquels peuvent s'infiltrer des rats, souris ou autres petits animaux. Mi-mars, un rat avait causé un court-circuit et entraîné une panne de distributeurs d'électricité qui avait paralysé durant près de 30 heures une partie des systèmes de refroidissement des piscines de désactivation du combustible usé. Cet incident, sans doute le plus grave depuis que la centrale a été déclarée en état stable dit «d'arrêt à froid» mi-décembre 2011, a révélé la précarité des dispositifs actuellement en service dans le site nucléaire dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.Depuis, le gouvernement japonais a sommé Tepco de s'expliquer et de prendre les mesures nécessaires pour sécuriser les lieux.

    Le plan de Tepco, "tardif", est aussi insuffisant selon l'AIEA

    Présenté mi-avril, l'ensemble des mesures destinées à améliorer la sécurité du site est "tardif", comme le reconnaît Tepco lui-même.  Pas encore opérationnel, comme le montre cette nouvelle fuite d'eaux hautement radioactives et la découverte de nouveaux rongeurs dans le système de refroidissement d'une des piscines. Et pas suffisant, selon l'AIEA. A l’issue d’une mission de plusieurs jours dans le complexe atomique,  l'organisme international  souligne que « Tepco doit poursuivre ses efforts pour améliorer la fiabilité des systèmes essentiels, pour évaluer l’intégrité des installations et pour élever la protection vis-à-vis des risques extérieurs ».  Et qu'elle devra aussi revoir sa stratégie « pour améliorer la gestion des radiations issues du site, particulièrement celles créées par le stockage de l'eau radioactive accumulée».

    Cathy Lafon

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  • Fukushima : mesures truquées de la radioactivité au Japon ?

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    Un jardin d'enfants le 3 août 2011 à Fukushima, à 60 km de la centrale nucléaire Photo archives AFP

    Au Japon, il n'y a pas que les fuites d'eau radioactives des piscines de la centrale de  Fukushima qui alimentent les polémiques. Le 8 mars dernier, le journal japonais "Friday", hebdomadaire d'information généraliste édité par Kodansha, publiait une enquête du journaliste Kirishima Shun, qui fait état d’un scandale qui agite la société japonaise et peu médiatisé jusqu'à présent : celui des mesures officielles de la radioactivité au Japon, qui seraient trafiquées.

    "Fushima, les mesures officielles de la radiation étaient divisées par deux"

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    L'enquête de "Friday"  (titre ci-contre), révèle que les bornes gouvernementales destinées à informer en continu la population de la radioactivité ambiante sont fausses. 

    "Le pays a toujours soutenu qu’à l’écart de la centrale, les taux de radiation de la région sont bas et leur influence sur le corps humain est faible. Ce qui lui permet de maintenir cette affirmation, c’est, entre autre, la présence des  « monitoring posts », appareils de mesure de radiation à écran installés par le ministère de la recherche juste après l’accident dans chaque zone de la région, affirme le journaliste. Les chiffres annoncés sur ces postes sont une sorte de certificat de vérité pour le pays."

    "Des mesures mensongères"

    compteur fukuhsima-e1365174307387.jpgPourtant, assure la revue, si l'on en croit un groupe de chercheurs et de médecins qui a effectué ses propres mesures à proximité de 117 postes sur les 570 placés dans la préfecture de Fukushima, "ces mesures se révèlent mensongères".  Le "Colloque sur le Problème de l’Irradiation Interne des Citadins et Scientifiques", a ainsi indiqué une faiblesse anormale des données numériques officielles. Un membre du colloque,  Yagasaki Katsuma, professeur émérite à l’Université des Ryukyu, explique dans "Friday" : "Entre août et octobre de l’année dernière, quand on tendait un de ces compteurs portables de haute précision utilisés par l’administration, entre autres, vers un poste, les mesures affichées par le compteur étaient très hautes, près du double de celles affichées publiquement. Une différence de 51% quand les alentours avaient été décontaminés, et de 56% quand ils ne l’avaient pas été. Avec une telle différence, impossible de prétendre qu’on était dans le domaine de la simple erreur. "

    Des radiations du double de celles indiquées par les postes officiels

    L'hebdomadaire"Friday" a effectué de son côté des mesures sur 23 emplacements et a constaté que les radiations étaient pour la plupart le double de celles indiquées par les postes, avec une différence de 56% en moyenne. Le journaliste a photographié les relevés (photos ci-dessus).

    Une succession d'anomalies thyroïdiennes

    Pour "Friday", cela expliquerait la succession d'anomalies thyroïdiennes à Fukushima et particulièrement chez  les enfants :  "sur 38.114 examens de la thyroïde chez les enfants dans la préfecture de Fukushima en 2011, 3 cancers déclarés, 7 cancers possibles", indiquait une autre revue, Gendai, le 4 avril dernier. Yoshida Kunihiro, président de l’association à but non lucratif Anshin-Anzen Project [Projet Confiance et Sécurité], qui s’occupe de collecter des informations sur les dégâts provoqués par l’accident de la centrale Daiichi, participait le 2 février dernier à une inspection thyroïdienne à Fukushima-ville. Interviewé par "Friday", il pointe du doigt ces anomalies infantiles : "Sur 80 personnes examinées, un adulte est en observation pour un possible cancer de la thyroïde, et des kystes ont été décelés chez 60% des autres personnes, enfants et adultes. Plus particulièrement chez les enfants qui font du sport dehors, et des garçons qui pratiquent le base-ball quotidiennement en avaient même plusieurs". 

    blog fukushima photo.jpegPour le Blog de Fukushima, qui a publié le 10 avril l'enquête de "Friday", ce problème de désinformation serait récurrent au Japon depuis la catastrophe de 2011 et semblerait être devenu la norme. Le blog avait déjà rapporté cette pratique sur le site nucléaire même de Fukushima Daiichi où les balises auraitent été entourées de murs pour faire baisser les taux.

    Y a-t-il eu manipulation des mesures, ou pas, à dessein, ou pas ? Quoiqu'il en soit, les chercheurs et médecins japonais tirent l'alarme concernant les cancers de la thyroïde, qui s'étendent au-delà de la préfecture de Fukushima. Selon le journal Gendai, les problèmes de thyroïde répertoriés dans différentes régions du Japon, en hausse importante depuis 2011, attesteraient qu’une grande partie du pays aurait été contaminée.

    Cathy Lafon

    LIRE L'ARTICLE DE "FRIDAY" EN ENTIER : cliquer ICI

    LE BLOG DE FUKUSHIMA : cliquer ICI